30 ans après, des collégiens étudient le génocide rwandais.

Dans le cadre de l’opération «  Cinéma Citoyen », les quatrièmes et troisièmes du collège se sont rendus à l’Aréa les 3 et 7 décembre pour voir Petit Pays, un film réalisé par Eric Barbier. Sorti en 2020, ce long métrage est une adaptation du roman du même nom écrit par Gaël Faye. L’action se déroule dans les années 90 au Burundi où Gabriel et sa petite sœur Anna vivent à Bujumbura avec leur père, un entrepreneur français, et leur mère rwandaise. Leur enfance est heureuse et insouciante jusqu’à ce que leurs parents se séparent et que le président est assassiné…
Ce film nous a ouvert l’esprit en nous permettant de découvrir l’art de vivre au Burundi. Là-bas, les paysages sont magnifiques, on danse beaucoup plus facilement que chez nous mais la différence entre les riches qui ont plein de domestiques et les pauvres qui se ruinent en achetant un vélo pour leur survie est choquante.
Ce film est également fort en émotions. Même si Gabriel vit en Afrique, son enfance nous rappelle la nôtre : les bêtises, les chamailleries, les jeux, l’école, les pactes d’amitié…et on se sent nostalgique. Le lien très fort qui unit Gabriel et sa sœur est émouvant et nous remplit de tendresse. De ce fait on compatit à leur tristesse quand les parents se quittent.
Pour finir, entre guerre civile et génocide, la violence nous percute ; le film reflète vraiment bien la réalité d’une période noire de l’histoire de ces pays. On voit les chasses à l’homme, les barrages de miliciens armés jusqu’aux dents et les cadavres dans la rue. Pourtant le génocide des Tustsi au Rwanda n’est pas filmé ; il est évoqué dans les récits des personnages de la mère et de la grand-mère de Gabriel. L’horreur de ces atrocités rend Yvonne la mère totalement folle. Elle s’en prendra même à sa petite fille. C’est glaçant.
La projection a été riche en émotions mais la rencontre avec Marie-Ange Rutayisire l’a été aussi. Elle nous a accompagnés lors de la séance où elle a découvert le film en même temps que nous. Rescapée Tutsi du génocide rwandais, cette audomaroise d’adoption nous a parlé avec son coeur de ceux qu’elle a perdus là-bas, de son parcours pour échapper aux génocidaires, et de sa lutte pour survivre au traumatisme. Elle nous a confié que l’écriture lui avait permis d’apprivoiser les démons qui la mangeaient de l’intérieur et l’empêchaient de vivre heureuse. Son livre Pourquoi ai-je toujours peur des chiens ? est son témoignage ; il est disponible auprès de vos professeurs d’histoire ou du documentaliste.
Une double expérience très enrichissante !
Article des 4ème Bonheur
* Vous trouverez en pièces jointes de cet article des photographies des séances de travail, les critiques du film des élèves et leurs impressions suite à la rencontre avec Marie-Ange Rutayisire. »
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